T’as du réseau, toi ? Voilà le type de phrase que vous n’entendrez probablement pas dans cette boutique là. Et pour cause, vous voyez juste là-bas, ces chaises aux dossiers arrondis sont là pour vous lover. Elles n’attentent que ça de vous dorloter.
Parce qu’une fois entré dans cet antre de la liberté dans une rue mal connue de Londres, il vous viendra l’envie irrésistible d’y rester. Ce lieu, de prime abord en voyant son entrée de dehors est d’une grande banalité, mais les fondateurs du Libreria bookshop, Rohan Silva et Sam Aldenton l’ont voulu trèèès particulier. Et ils ont su attendre et patienter pour récupérer ce nouveau point clé en vue d’y installer un magasin qu’ils ont missionné.
Son premier devoir sera de vous débrancher du monde turbulent d’ici et maintenant et ainsi tenter de vous faire oublier tous vos outils et ordis connectés. Son but… ? Vous laissez enfin transporter par le flot naturel du plaisir de ne rien faire. Le retour de l’égo, dites-vous ? C’est cela, se recentrer sur soi en pensant un peu à vous et à vos plaisirs oubliés, celui de découvrir, rencontrer, voir et aussi sentir le bois de ce chaud parquet.
Son autre affectation consiste on l’a vu à vous émerveiller. Ici, à l’inverse d’un Amazon qui fait l’actu du moment en annonçant l’ouverture de son premier physical store hyper-branché aux recommandations d’algorithmes – que vous ne connaissez pas – qui réfléchiront pourtant pour vous, dans son first physical bookstore installé à Seattle OU bien d’un agitateur culturel qu’était autrefois la Fnac , une fédé qui a choisi de tout miser sur les objets connectés… cette librairie là, veut faire revivre le passé des belles histoires sur du papier en vous invitant à vous asseoir et à se laisser « emporter » dans un cadre pensé pour apporter cette lumière du savoir nécessaire dans certains esprits parfois agités.
Pour ce boulot, c’est le designer espagnol Selgas Cano qui s’en est chargé avec brio. Le résultat est, disons-le haut et fort, assez lu-mi-neux. Et puis en bas, vous savez quoi ? Oui au sous sol. On lui a donné une dernière et ultime mission à cette librairie d’un genre nouveau. Celle de donner envie, aux créatifs et rêveurs qui s’ignorent, d’imprimer de nouvelles histoires d’auteurs qui souhaitent se lancer.
Franchement, elle a du sens et du génie cette librairie trop rare pour nous décevoir. Grâce à sa propre imprimerie, on pourra perhaps vous ranger dans ses rayons colorés aux côtés d’auteurs aux cheveux grisonnants qui commençaient à s’ennuyer sérieusement.
Images de Iwan Baan