C’est curieux la finance, plus vous essayez de comprendre moins vous comprenez !
Qu’ est ce que je n’ai pas lu ces derniers temps dans la presse ou d’autres sites d’informations consacrés à l’immobilier sur les difficultés des banquiers.
On va même finir par les plaindre, si ça continue.
Des titres du genre : « Un nouvel effondrement », « Le système bancaire en sursis ».
Alors curieux par nature, j’ai voulu comprendre et creuser le sujet. Et décidément, je ne comprendrai jamais cette façon de voir les choses. Alors qu’il est si simple de constater l’évidence : le risque lié à la spéculation bancaire est sans cesse reporté in fine sur le concitoyen, c’est-à-dire vous et moi. Malgré tout l’inquiétude grandit.
Dans cet article et la vidéo d’illustration jointe, je vous propose de nous intéresser au grand sujet du moment dont tous les professionnels de l’immobilier, en quête de liquidités, d’argent, et banquiers financeurs évoquent forcément à un moment donné dans leur échange : avec quel argent financer mon projet ?
L’inquiétude grandit à mesure que le temps passe
Vous connaissez l’expression en la matière : le malheur des uns fait comme souvent le bonheur des autres. C’est-à-dire, vous et moi qui sommes à l’affût des opportunités de bonnes affaires et en mal d’actifs cessibles.
S’y l’on y regarde de plus près, on s’aperçoit que globalement le marché de l’investissement est en berne depuis plusieurs années déjà…
Certes, les volumes d’engagements représentent un total estimé aux alentours de 11 milliards d’euros injectés en immobilier d’entreprise en 2010 mais nous sommes bien loin des records atteints en 2007 (avec un sommet à 28 milliards).
Les raisons ? L’accès aux financements octroyés rare et donc cher et un nombre restreint de biens de qualité (dans le jargon on dit prime) mis en vente. Or le mur de la dette, c’est-à-dire le moment de convergence des remboursements de prêts pourrait constituer un moteur non négligeable sur le segment de l’acquisition.
J’en veux pour preuve, une étude réalisée par le cabinet DTZ établit qu’entre 2012 et 2015, sur le marché français, environ 4 milliards de dollars de dettes qui, pour simplifier, correspond à la différence entre la dette existante arrivée à échéance et la dette disponible pour la remplacer, seraient à refinancer.
Last but not the least, selon ce cabinet 482 milliards d’euros de prêts, en Europe, devront être renégociés au cours des deux prochaines années, obligeant les banques à trouver de nouveaux capitaux à hauteur de 115 à 156 milliards d’euros entre 2012 et 2014.
Un système bancaire déjà sauvé un fois
Un effet ciseau qui pourrait amener la vente pure et simple des immeubles. Alors concrètement imaginons ce qui se passera à l’échéance de la dette. On peut supposer d’ores et déjà que les établissements bancaires ont le choix entre différentes stratégies :
- Cas numéro 1 : un seul prêteur a assuré le financement du bien, il pourra alors jouer les extensions, tant que possible, et proroger la durée du crédit dans le cas où l’actif dégage des revenus locatifs suffisants ;
- Cas numéro 2 : le risque financier est partagé dans le cadre d’une syndication ou d’une titrisation sous participation. Certains des créanciers, en fonction de leur participation, n’auront pas intérêt à proroger le prêt dans la mesure où les créanciers seniors n’ont pas de risque de pertes, étant donnée qu’elles sont supportées par les créanciers juniors ;
- Cas numéro 3 : une autre possibilité s’offre aux créanciers : la cession immédiate de la créance moyennant une forte décote sous la forme de ventes forcées.
Pour l’heure, il semble que les banques déjà sauvées une fois et qui ne peuvent se permettre d’afficher de nouvelles pertes en dévalorisant leur créances ont fait le choix « d’acheter du temps ». Comment ? en repoussant les échéances à des jours meilleurs.
Echéances, qui, dans l’état actuel des choses, paraît bien lointaines…
L’argent et la banque pour les Nuls comme moi. Retour sur les bases…
Et vous que pensez vous de l’impact engendré par la réforme bancaire Bâle 3, bonne ou mauvaise mesure ?
20min pour enfin piger le problème du financement bancaire, sinon, plouf, le système rechute à nouveau… je prépare aussi un billet sur mon blog sur le sujet que vous avez remarquablement traité et suis en train de le faire, je vous l'adresse un fois terminé.
c'est un sacré bordel devant nous ! prévoir de la casse dans l'immobilier 🙂
Très bien rédigé ! Nice ! J'ai compris le problème du mur de la dette pour la première fois !
comme d'habitude c'est encore et toujours ceux qui ont déposés leurs économies dans les banques qui trinquent et supportent les erreurs de ces banquiers qui jouent aux apprentis sorciers…