Des banquiers en état d’alerte sur l’immobilier

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Bâle III ouvre le Bal

La question est sur toutes les lèvres des investisseurs : sommes-nous en train d’assister à la formation d’une bulle financière ? Si vous consultez ce blog régulièrement, vous devez certainement savoir que cette réforme devait entrer en vigueur prochainement. Mais pourquoi est-ce finalement une bonne nouvelle pour la profession. Quelques explications de base se trouvent ici. Ca devait être en 2013, puis finalement, on reporte sa mise en vigueur mais il faudra bien passer à l’acte tôt ou tard.

On le savait, les nouvelles normes bancaires portées par la réforme Bâle III poussent les acteurs financiers du monde bancaire à plus de rigueur dans la gestion de leurs capitaux et donc des choix d’investissement. Conséquence directe, celles investies dans l’immobilier commercial telles Rabobank ou d’autres encore, accélèrent maintenant leur stratégie de recentrage sur leur core business qui reste le financement de l’économie.

Je ne sais pas pour vous, mais je trouve que la vison du temps appliquée à l’immobilier commercial a réellement changé. Or, on ne le répètera jamais assez, l’immobilier a besoin de temps pour produire des actifs de qualité. On anticipe déjà, car la nouvelle norme bancaire engendre une situation qui va prendre de l’ampleur et créer, pour les acteurs opportunistes, une source potentielle d’approvisionnement du marché qui pourrait alors se traduire par une plus grande rotation des actifs aux mains du secteur bancaire qu’il faudra savoir retravailler.

L’immobilier commercial gourmand en capitaux

En témoigne, en France, l’une des premières transaction significative est liée à la foncière européenne Klépierre spécialisée en immobilier commercial, détenue par la banque BNP Paribas, laquelle avait déjà commencé à préparer le terrain en sortant progressivement de l’immobilier commercial – centres commerciaux mais aussi de ses Retail parks ainsi que du marché de l’ immobilier de bureaux – en ouvrant son capital au leader mondial des centres commerciaux Simon Property Group. Première étape d’une montée majoritaire au capital de Klépierre et affirme déjà de nouvelles ambitions pour la foncière.

Mais la participation de Simon Propery vendue par la banque BNP Parisbas n’est que le début d’un vaste mouvement qui va se poursuivre. D’autres sociétés porteuses d’actifs et/ou projets qui sont souvent des actifs vieillissants « délaissés » ou qui ont lancés des dossiers à l’instar de sites commerciaux développés par la filiale de promotion spécialisée en immobilier commercial française MAB Development France, filiale de la banque Rabo Real Estate Group, notamment, sous l’ère Vaquier restent aujourd’hui sous le coup de recours ou prêts à entrer en phase opérationnelle de travaux.

Ces véhicules vont alors se délester de leur immobilier commercial très gourmand en capitaux et contraint par des délais importants avant de générer les débuts de retour sur investissement. Car, sport national, ces dossiers se retrouvent souvent bloqués et sous le coup de recours légaux qui retardent le lancement des opérations et impatientent finalement les actionnaires de ses structures soucieux d’une rentabilité immédiate.

Bref, on voit bien que la crise offre de vrais opportunités à ceux qui sauront regarder plus loin que le bout de leur nez, en France, en acceptant, néanmoins, de revenir à des normes de profits plus raisonnables. Un phénomène qui ne fait que démarrer dans cette période charnière pour les vrais entrepreneurs. Et vous, vous pensez qu’ un produit immobilier peut rester durablement un pur produit financier ? Assurément une tendance à suivre de près.

2 Commentaires

  1. Bonjour Artho
    En tant que promoteur, développeur, je ne pense pas qu’un bien immobilier puisse être seulement qu’un produit financier durablement. Je vois bien l’état technique déplorable des biens qui ont été construit dans cet esprit contrairement aux autres.
    Ceci dit c’est, dans les conditions actuelles, de véritables opportunités d’affaire. Pour ma part je suis souvent contacté par les banques qui ne savent que faire de ces fameux actifs immobiliers qu’il faut bien gérer.
    Bonne journée
    Michel

    1. Merci Michel pour ces remarques.
      Je crois aussi que la modernisation des bâtiments, notamment, pour réduire leur consommation d’énergie sera l’un des grands sujet des prochaines décennies.
      Sans doute, la fin de la « financiarisation » de l’immobilier.. et le retour aux hommes et femmes qui font ce métier dans une stratégie de long terme! Artho

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