Gestionnaire d’actifs aujourd’hui, conseil en valorisation d’actifs demain ? Crise (ou plutôt) transition oblige. L’asset manager devient une espèce en voie d’évolution… Acheter un bien et le gérer efficacement devient le maître mot.
Apparu il y a une dizaine d’années, l’Asset Manager est aujourd’hui le personnage central de la montée en puissance de votre actif. Un nouveau métier mis en place pour alléger les directions immobilières des entreprises aux seules fins de mieux se concentrer sur l’essentiel. Une fonction qui doit pourtant évoluer vers plus de professionnalisme et d’implication en initiatives.
Des mouvements qui illustrent une même tendance : renvoyer vers l’extérieur toutes les fonctions annexes pour se recentrer sur son coeur de métier.
Alors comment faisait-on il y a dix ans de cela ? Comment les directeurs immobiliers des entreprises pouvaient-ils gérer à la fois le quotidien des immeubles en patrimoine, assurer leur contrôle technique tout en améliorant les relations avec les utilisateurs… ?
Les asset managers réinventent la gestion de patrimoine
Petit flash-back. Toujours présenté en anglais, l’asset management souffre encore d’une définition floue. Les frontières de cette spécialité dépendent, en France, de l’identité de celui qui l’exerce.
Mais sa mission, assez vaste, pourrait se définir, à mon sens, comme la définition complète de la stratégie immobilière d’un investisseur, évidemment cela comprend assurer le suivi des rapports entre le propriétaire et son locataire.
En revanche, pour les puristes, la part noble de cette profession, car s’en est une, ne comprend ni la gestion au quotidien ni le service aux utilisateurs.
Asset manager : un hyper-directeur immobilier. Cette clarification effectuée, posons nous la question de l’origine même de ce métier un peu révolutionnaire vous l’admettrez volontiers avec moi !
En fait, la fonction est récente et les rares formations qui y mènent manquent toujours de notoriété. Dans les petites et moyennes entreprises, le rôle de directeur immobilier incombe souvent au directeur juridique ou au directeur administratif et financier qui s’en passeraient bien croyez moi.
Il y a dix ans, quelques pionniers ont senti que la gestion de patrimoine nécessitait une modernisation compte tenu du fait que l’immobilier va devenir financièrement stratégique.
Pour illustrer ce propos, une enquête qui en dit long sur l’évolution de cette nouvelle fonction.
A l’issue d’une étude auprès des 40 entreprises cotées au CAC 40, un professeur de management immobilier à l’Essec, aboutit à une conclusion : sur les 40 réponses des entreprises sondées, elle constate que seules 29 entreprises disposent d’un service immobilier centralisé et 20 seulement ont une direction immobilière ad hoc.
L’immobilier en quête de bons gestionnaires
La crise et l’arrivée sur le marché d’investisseurs anglo-saxons, plus au fait que certains sur la rentabilité des actifs !! que de leur adresse ont largement contribué à asseoir cette nouvelle profession et a insufflé au marché une nouvelle dynamique fondée sur quelques principes majeurs permettant de mieux « cerner » son portefeuille d’actifs au moyen d’audit des portefeuilles, d’optimisation de la gestion d’actifs, amélioration du service aux utilisateurs, bref, professionnalisation de tous les métiers de l’immobilier.
Révolutionnaire non !
Sur ce marché multiservices déjà assez dense en prestataires de services, les entreprises peuvent faire leur choix mais je vous conseille tout de même de bien définir le choix de votre partenaire, car il s’agit avant tout d’externaliser des fonctions qui peuvent l’être et ainsi recevoir une vraie valeur ajoutée pour votre entreprise.
Ce changement dans la gestion appliquée aux actifs en patrimoine témoigne, à mon sens, de l’évolution de l’industrie immobilière où nous sommes passés ces dix dernières années d’un monde immobilier fait d’autodidactes à celui d’étudiants sur-diplômés se fondant, pour l’essentiel, sur leurs tableaux financiers et données factuelles.
Un grand changement d’époque qui laisse malheureusement peu de place à la prise de risques et à l’innovation sauf pour les structures qui savent mélanger les compétences des uns et des autres …